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Institut sur les données

Entrevue avec notre chef, Titres de créance, Europe

Selon M. Jackson, l’inflation et les hausses de taux par les banques centrales ont une incidence sur le marché des titres de créance et la qualité de crédit des sociétés.

cpp462 Web Banner Derek

Derek Jackson 

Directeur général et chef, Titres de créance, Europe

Q : Par rapport aux autres grands marchés, quelles sont les perspectives de risque et de rendement des titres de créance en Europe cette année et par la suite? 

R : Les titres de créance européens se négocient généralement à prime par rapport à ceux de l’Amérique du Nord dans bon nombre de nos principaux indices, en particulier les titres de créance de qualité inférieure. Cela s’explique par un certain nombre de facteurs, notamment les coûts des intrants et de la main-d’œuvre plus élevés qu’en Amérique du Nord, ainsi que l’intensification des risques géopolitiques incitant à la prudence. Du point de vue des paramètres fondamentaux, les titres de créance de qualité inférieure en Europe présentent un risque lié aux taux variables beaucoup plus élevé que ceux de l’Amérique du Nord, où les emprunts à taux fixe et à rendement élevé sont plus courants. Les hausses des taux de base par les banques centrales ont une incidence plus importante sur les flux de trésorerie en Europe qu’en Amérique du Nord, car une plus grande proportion des émissions de titres de créance deviennent immédiatement plus chères. À son tour, cette situation fait en sorte que les titres de créance de sociétés se comportent moins bien et que les prêteurs exigent une rémunération accrue pour les risques perçus.

 

Q : Dans quelle mesure parlez-vous du risque de récession avec les promoteurs et les partenaires? 

R : Malgré toutes les manchettes, nous n’avons pas beaucoup parlé des préoccupations liées à la croissance avec nos partenaires. La plupart des promoteurs avec qui nous discutons se concentrent sur le contrôle des effets de l’inflation sur les sociétés en portefeuille et la gestion des flux de trésorerie. Nous parlons beaucoup avec les promoteurs de la création de valeur dans le contexte actuel, qui passe souvent par les fusions et acquisitions. Nous sommes généralement satisfaits du rendement et de la résilience des sociétés dans lesquelles nous investissons. Ainsi, même si nous surveillons de près le risque de récession, nous n’avons pas encore observé d’incidence généralisée liée à la demande à l’échelle de notre portefeuille.

 

Q : Quelle est la tendance la plus importante observée par votre équipe sur le plan des émissions? 

R : La principale tendance que nous observons est l’accent mis sur les opérations de modification et de prolongation, dans le cadre desquelles un emprunteur cherche à travailler avec son groupe de prêteurs pour modifier les modalités de son emprunt et repousser la date d’échéance. L’objectif est relativement simple : étant donné que les primes liées aux écarts de taux sont actuellement élevées et que les banques sont prudentes à l’égard des souscriptions, il est plus logique de faire appel aux prêteurs existants pour renouveler les titres de créance à des primes gérables plutôt que d’émettre de nouveaux titres dans des conditions de marché incertaines. Cela permet également aux emprunteurs d’attendre que le marché se normalise pour effectuer une opération de refinancement plus traditionnelle.

 

Q : À quoi ressemble cette prime de modification? 

R : En règle générale, cette prime correspondrait à plusieurs points de pourcentage versés à l’avance sous forme de frais, majorée d’une marge ou d’un coupon légèrement plus élevé en contrepartie du report de l’échéance. Toutes les autres conditions en place demeurent toutefois inchangées, ce qui simplifie grandement les choses.

 

Q : Y a-t-il d’autres tendances qui se dessinent sur le plan des émissions?

R : Compte tenu du ralentissement des acquisitions importantes par emprunt, de nombreux promoteurs continuent de mettre l’accent sur la croissance des sociétés en portefeuille au moyen de fusions et acquisitions plus modestes et de la participation à des acquisitions complémentaires. Cela crée un besoin de financement par emprunt dans une moindre mesure. Pour ce qui est des éléments mentionnés précédemment, il est peu intéressant de prendre le risque de refinancer complètement la structure d’un titre de créance dans le cadre de ces opérations complémentaires. Nous observons donc davantage de prêts dits « non fongibles », où un emprunteur émet une autre tranche qui accompagne les prêts existants, mais dont les principales modalités économiques diffèrent de celles du titre de créance initial. Il s’agit d’un moyen efficace d’obtenir le financement requis pour les fusions et acquisitions sans effectuer un refinancement complet de la structure du capital.

 

Q : Dans un contexte comme celui-ci, quelles sont les occasions qui s’offrent aux investisseurs à long terme comme Investissements RPC?

R : Au cours des prochaines années, nous entrevoyons une occasion d’utiliser notre bilan pour proposer des solutions qui aideront à résoudre les problèmes des emprunteurs. Voilà ce qui constitue notre ADN; nous profitons des relations que notre service des placements privés entretient avec les promoteurs dans l’ensemble du marché, ce qui nous permet d’être un partenaire de choix. C’est lorsque ces promoteurs font face à des situations peut-être plus compliquées (plus personnalisées et nécessitant des solutions particulières) que nous pouvons être un atout précieux pour nos partenaires actuels et futurs.

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Karen Sihra

Karen Sihra

Directrice générale, Équité, diversité et inclusion; Conseillère et membre, Institut sur les données d’Investissements RPC

Comme le souligne Mme Sihra, l’équité, la diversité et l’inclusion étaient des éléments fondamentaux pour Investissements RPC avant même que des tragédies fortement médiatisées ne poussent les conseils d’administration à prendre d’innombrables engagements visant à favoriser l’inclusion des groupes historiquement sous-représentés. À son avis, il y a maintenant de l’espoir, car les entreprises font preuve d’une plus grande disposition à changer, d’une façon qui permet à ces groupes de prospérer.
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Priti Singh

Priti Singh

Directrice générale principale et chef mondiale, Marchés financiers et placements factoriels; Conseillère, Institut sur les données d’Investissements RPC

Comme la plupart des investisseurs, Mme Singh se dit impatiente de voir comment les décideurs parviendront à ramener l’inflation à la cible. Toutefois, elle affirme que l’approche à long terme d’Investissements RPC met davantage l’accent sur la modélisation du risque et les tests de résistance pour son portefeuille, plutôt que sur les fluctuations quotidiennes du marché.
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Derek Jackson  Directeur général et chef, Titres de créance, Europe Q : Par rapport aux autres grands marchés, quelles sont les perspectives de risque et de rendement des titres de créance en Europe cette année et par la suite?  R : Les titres de créance européens se négocient généralement à prime par rapport à ceux de l’Amérique du Nord dans bon nombre de nos principaux indices, en particulier les titres de créance de qualité inférieure. Cela s’explique par un certain nombre de facteurs, notamment les coûts des intrants et de la main-d’œuvre plus élevés qu’en Amérique du Nord, ainsi que l’intensification des risques géopolitiques incitant à la prudence. Du point de vue des paramètres fondamentaux, les titres de créance de qualité inférieure en Europe présentent un risque lié aux taux variables beaucoup plus élevé que ceux de l’Amérique du Nord, où les emprunts à taux fixe et à rendement élevé sont plus courants. Les hausses des taux de base par les banques centrales ont une incidence plus importante sur les flux de trésorerie en Europe qu’en Amérique du Nord, car une plus grande proportion des émissions de titres de créance deviennent immédiatement plus chères. À son tour, cette situation fait en sorte que les titres de créance de sociétés se comportent moins bien et que les prêteurs exigent une rémunération accrue pour les risques perçus.   Q : Dans quelle mesure parlez-vous du risque de récession avec les promoteurs et les partenaires?  R : Malgré toutes les manchettes, nous n’avons pas beaucoup parlé des préoccupations liées à la croissance avec nos partenaires. La plupart des promoteurs avec qui nous discutons se concentrent sur le contrôle des effets de l’inflation sur les sociétés en portefeuille et la gestion des flux de trésorerie. Nous parlons beaucoup avec les promoteurs de la création de valeur dans le contexte actuel, qui passe souvent par les fusions et acquisitions. Nous sommes généralement satisfaits du rendement et de la résilience des sociétés dans lesquelles nous investissons. Ainsi, même si nous surveillons de près le risque de récession, nous n’avons pas encore observé d’incidence généralisée liée à la demande à l’échelle de notre portefeuille.   Q : Quelle est la tendance la plus importante observée par votre équipe sur le plan des émissions?  R : La principale tendance que nous observons est l’accent mis sur les opérations de modification et de prolongation, dans le cadre desquelles un emprunteur cherche à travailler avec son groupe de prêteurs pour modifier les modalités de son emprunt et repousser la date d’échéance. L’objectif est relativement simple : étant donné que les primes liées aux écarts de taux sont actuellement élevées et que les banques sont prudentes à l’égard des souscriptions, il est plus logique de faire appel aux prêteurs existants pour renouveler les titres de créance à des primes gérables plutôt que d’émettre de nouveaux titres dans des conditions de marché incertaines. Cela permet également aux emprunteurs d’attendre que le marché se normalise pour effectuer une opération de refinancement plus traditionnelle.   Q : À quoi ressemble cette prime de modification?  R : En règle générale, cette prime correspondrait à plusieurs points de pourcentage versés à l’avance sous forme de frais, majorée d’une marge ou d’un coupon légèrement plus élevé en contrepartie du report de l’échéance. Toutes les autres conditions en place demeurent toutefois inchangées, ce qui simplifie grandement les choses.   Q : Y a-t-il d’autres tendances qui se dessinent sur le plan des émissions? R : Compte tenu du ralentissement des acquisitions importantes par emprunt, de nombreux promoteurs continuent de mettre l’accent sur la croissance des sociétés en portefeuille au moyen de fusions et acquisitions plus modestes et de la participation à des acquisitions complémentaires. Cela crée un besoin de financement par emprunt dans une moindre mesure. Pour ce qui est des éléments mentionnés précédemment, il est peu intéressant de prendre le risque de refinancer complètement la structure d’un titre de créance dans le cadre de ces opérations complémentaires. Nous observons donc davantage de prêts dits « non fongibles », où un emprunteur émet une autre tranche qui accompagne les prêts existants, mais dont les principales modalités économiques diffèrent de celles du titre de créance initial. Il s’agit d’un moyen efficace d’obtenir le financement requis pour les fusions et acquisitions sans effectuer un refinancement complet de la structure du capital.   Q : Dans un contexte comme celui-ci, quelles sont les occasions qui s’offrent aux investisseurs à long terme comme Investissements RPC? R : Au cours des prochaines années, nous entrevoyons une occasion d’utiliser notre bilan pour proposer des solutions qui aideront à résoudre les problèmes des emprunteurs. Voilà ce qui constitue notre ADN; nous profitons des relations que notre service des placements privés entretient avec les promoteurs dans l’ensemble du marché, ce qui nous permet d’être un partenaire de choix. C’est lorsque ces promoteurs font face à des situations peut-être plus compliquées (plus personnalisées et nécessitant des solutions particulières) que nous pouvons être un atout précieux pour nos partenaires actuels et futurs. 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Toutefois, elle affirme que l’approche à long terme d’Investissements RPC met davantage l’accent sur la modélisation du risque et les tests de résistance pour son portefeuille, plutôt que sur les fluctuations quotidiennes du marché. Lire la suite
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