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Institut sur les données

Entrevue avec notre chef de bureau en Inde

L’économiste en chef du Fonds monétaire international a récemment affirmé que l’Inde est une « lueur d’espoir » dans une économie mondiale au ralenti. M. Govindaraju présente une perspective sur le terrain des facteurs de croissance et du positionnement d’Investissements RPC dans ce marché.

cpp462 Web Banner Sujeet

Sujeet Govindaraju 

Directeur général, chef de bureau, Inde

Q : Quelles sont les perspectives pour l’Inde comme destination pour les capitaux cette année? 

R : Les investissements directs étrangers en Inde ont augmenté de plus de 23 fois depuis le début du millénaire et, l’an dernier, ils ont atteint un niveau sans précédent de 83 milliards de dollars américains1, ce qui fait de l’Inde le pays qui reçoit la septième plus grande part des investissements directs étrangers à l’échelle mondiale2. Cette année, le montant devrait atteindre environ 100 milliards de dollars américains3. Il semble donc que les réformes économiques que le gouvernement actuel tente de mettre en œuvre sur le terrain, du moins du point de vue des investissements étrangers, ont une incidence considérable.

 

Q : Dans quelle mesure les activités d’investissement sont-elles liées à la diversification de la chaîne d’approvisionnement? 

R : Particulièrement lors de la pandémie de COVID-19, qui a causé des problèmes à l’échelle mondiale, le gouvernement de l’Inde a réfléchi très méticuleusement à la façon de positionner le pays comme une destination Chine plus un. Il a ciblé 14 secteurs où il voulait stimuler l’activité manufacturière locale pour les marchés nationaux et internationaux.

Deux initiatives importantes ont été annoncées pour rendre l’Inde concurrentielle par rapport aux autres destinations manufacturières : la réduction à 17 % du taux d’imposition des sociétés pour les nouvelles entreprises manufacturières, soit l’un des taux les plus bas à l’échelle mondiale, et des incitatifs liés à la production d’environ 33 milliards de dollars américains pour subventionner les coûts manufacturiers dans les 14 secteurs prioritaires.

Parmi ces secteurs, nous avons observé des résultats remarquables dans la fabrication de téléphones mobiles. L’Inde est le deuxième plus important marché de téléphones intelligents au monde, et notre dépendance aux importations a chuté à 5 % du marché l’an dernier, comparativement à 78 % en 20154. Par ailleurs, les exportations de téléphones mobiles de l’Inde devraient passer d’environ 9 milliards de dollars américains cette année à grosso modo 60 milliards de dollars américains d’ici 20265.

 

Q : Qu’en est-il des perspectives d’investissement des plus grandes sociétés indiennes?

R : Nous investissons dans certaines grandes sociétés d’ici et entretenons de très bonnes relations avec bon nombre d’autres sociétés dans lesquelles nous espérons investir. D’après ce que nous avons pu constater, surtout après la pandémie de COVID-19, les perspectives sont très optimistes. Les chiffres vont de 5 milliards de dollars américains à 50 milliards de dollars américains, par groupe, de projets de dépenses en immobilisations au cours des cinq à sept prochaines années. C’est tout simplement incroyable.

 

Q : Où et comment Investissements RPC se démarque-t-il en Inde?

R : Il y a trois domaines où nous bénéficions d’un avantage.

Tout commence par la diversification de notre portefeuille par catégorie d’actif. En septembre 2022, nos investissements en Inde se chiffraient à environ 21,1 milliards de dollars canadiens, ce qui fait de nous l’un des plus importants investisseurs institutionnels du pays. Nous ne sommes pas seulement un investisseur en actifs réels. Nous ne sommes pas seulement un investisseur sur le marché public. Nous ne sommes pas seulement un investisseur en actions de sociétés fermées. Nous ne sommes pas seulement un investisseur en titres de créance. Nous sommes tout cela à la fois, indépendamment des secteurs.

De plus, nous investissons à long terme en Inde depuis 2009 et nous avons établi une présence à Mumbai en 2015. Grâce aux spécialistes des produits sur le terrain dans toutes les catégories d’actif, nous avons été en mesure d’établir de solides relations, de dresser une liste restreinte d’occasions, d’effectuer des contrôles diligents et de produire de bons rendements corrigés du risque.

Enfin, grâce à son expérience de l’investissement à l’échelle mondiale, Investissements RPC possède une vaste connaissance sectorielle que nous pouvons mettre à profit. Par exemple, dans le secteur numérique, nous avons investi dans certaines des plus grandes licornes des marchés développés et émergents dans des sous-secteurs comme les super applications, le commerce électronique vertical, les technologies financières, les technologies de la santé, les technologies automobiles, les logiciels-services et les technologies logistiques.

 

Q : Le Fonds monétaire international estime que l’économie indienne enregistrera une croissance de 6,1 % cette année et de 6,8 % en 2024, soit une croissance nettement supérieure à celle de tous les autres pays suivis par cet organisme. Selon vous, quels sont les principaux facteurs? Et quel est le risque de baisse le plus important?

R : Il existe trois principaux moteurs de croissance pour l’économie indienne.

La consommation a été latente depuis un certain temps, et elle commence vraiment à augmenter en raison de la résilience des Indiens de la classe moyenne, dont bon nombre tentent maintenant d’accéder à la classe moyenne supérieure. Autrement dit, l’Inde compte actuellement environ 75 millions de ménages dont le revenu annuel dépasse 10 000 $ US. D’ici 2031, plus de 190 millions de ménages devraient atteindre dans cette tranche de revenu. Il s’ensuivrait une croissance exponentielle du revenu disponible pour les Indiens de la classe moyenne, qui créerait une demande pour divers biens et services. Voilà ce à quoi nous nous attendons.

La délocalisation à l’étranger est un autre important moteur de croissance. L’Inde est déjà le « bureau du monde »; Morgan Stanley a estimé que les exportations de services grimperont à 680 milliards de dollars américains d’ici 2031. Elles se chiffraient à 240 milliards de dollars américains en 2021.

L’autre moteur de croissance est le secteur manufacturier. Comme je l’ai déjà mentionné, l’Inde a la possibilité de devenir un pôle manufacturier fiable dans les secteurs où elle jouit d’un important marché intérieur.

En ce qui a trait au risque de baisse, l’Inde est très sensible aux prix du pétrole, car elle importe 84 % de ses besoins globaux en pétrole brut6. Une hausse de 10 % du prix du pétrole pourrait faire grimper l’inflation des prix de gros de 100 points de base.

 

Q : Compte tenu de cette dépendance aux importations de pétrole, comment l’Inde gère-t-elle la situation du point de vue des énergies renouvelables?

R : L’Inde se classe actuellement au quatrième rang mondial pour ce qui est de la capacité installée en énergies renouvelables, avec environ 160 GW. Elle poursuit l’objectif ambitieux d’augmenter cette capacité à 500 GW d’ici 2030. Tirant parti du cadre politique du gouvernement central, les États progressistes tentent de la rendre attrayante pour les développeurs d’énergies renouvelables afin d’établir des projets à grande échelle d’énergie solaire et éolienne.

La réglementation a évolué de manière à protéger les intérêts des investisseurs et à assurer l’inviolabilité des contrats. Par le passé, quelques États ont tenté de renégocier des contrats d’achat d’électricité signés par suite de la chute des prix des matières premières. Le gouvernement central est alors intervenu pour veiller à ce que ces contrats soient honorés. L’inconvénient de ce contexte réglementaire qui mûrit est que la concurrence s’intensifie et que les marges des développeurs diminuent. Ainsi, les grands développeurs tentent de se démarquer en intégrant leurs chaînes d’approvisionnement, en réduisant les coûts à grande échelle, en profitant d’un faible coût du capital soutenu par des investisseurs de renom et en créant une capacité à réaliser de grands projets complexes. Nous investissons dans ReNew Power, l’un des plus importants développeurs indiens.

1 Source : Ministère du Commerce et de l’Industrie, gouvernement de l’Inde

2 Source : Ministère du Commerce et de l’Industrie, gouvernement de l’Inde

3 Source : Ministère du Commerce et de l’Industrie, gouvernement de l’Inde

4 Source : Ministère de l’Électronique et des Technologies de l’information, gouvernement de l’Inde

5 Source : Ministère de l’Électronique et des Technologies de l’information, gouvernement de l’Inde

6 Source : Ministère du Pétrole et du Gaz naturel, gouvernement de l’Inde

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Sujeet Govindaraju   Directeur général, chef de bureau, Inde  Q : Quelles sont les perspectives pour l’Inde comme destination pour les capitaux cette année?  R : Les investissements directs étrangers en Inde ont augmenté de plus de 23 fois depuis le début du millénaire et, l’an dernier, ils ont atteint un niveau sans précédent de 83 milliards de dollars américains1, ce qui fait de l’Inde le pays qui reçoit la septième plus grande part des investissements directs étrangers à l’échelle mondiale2. Cette année, le montant devrait atteindre environ 100 milliards de dollars américains3. Il semble donc que les réformes économiques que le gouvernement actuel tente de mettre en œuvre sur le terrain, du moins du point de vue des investissements étrangers, ont une incidence considérable.   Q : Dans quelle mesure les activités d’investissement sont-elles liées à la diversification de la chaîne d’approvisionnement?  R : Particulièrement lors de la pandémie de COVID-19, qui a causé des problèmes à l’échelle mondiale, le gouvernement de l’Inde a réfléchi très méticuleusement à la façon de positionner le pays comme une destination Chine plus un. Il a ciblé 14 secteurs où il voulait stimuler l’activité manufacturière locale pour les marchés nationaux et internationaux. Deux initiatives importantes ont été annoncées pour rendre l’Inde concurrentielle par rapport aux autres destinations manufacturières : la réduction à 17 % du taux d’imposition des sociétés pour les nouvelles entreprises manufacturières, soit l’un des taux les plus bas à l’échelle mondiale, et des incitatifs liés à la production d’environ 33 milliards de dollars américains pour subventionner les coûts manufacturiers dans les 14 secteurs prioritaires. Parmi ces secteurs, nous avons observé des résultats remarquables dans la fabrication de téléphones mobiles. L’Inde est le deuxième plus important marché de téléphones intelligents au monde, et notre dépendance aux importations a chuté à 5 % du marché l’an dernier, comparativement à 78 % en 20154. Par ailleurs, les exportations de téléphones mobiles de l’Inde devraient passer d’environ 9 milliards de dollars américains cette année à grosso modo 60 milliards de dollars américains d’ici 20265.   Q : Qu’en est-il des perspectives d’investissement des plus grandes sociétés indiennes? R : Nous investissons dans certaines grandes sociétés d’ici et entretenons de très bonnes relations avec bon nombre d’autres sociétés dans lesquelles nous espérons investir. D’après ce que nous avons pu constater, surtout après la pandémie de COVID-19, les perspectives sont très optimistes. Les chiffres vont de 5 milliards de dollars américains à 50 milliards de dollars américains, par groupe, de projets de dépenses en immobilisations au cours des cinq à sept prochaines années. C’est tout simplement incroyable.   Q : Où et comment Investissements RPC se démarque-t-il en Inde? R : Il y a trois domaines où nous bénéficions d’un avantage. Tout commence par la diversification de notre portefeuille par catégorie d’actif. En septembre 2022, nos investissements en Inde se chiffraient à environ 21,1 milliards de dollars canadiens, ce qui fait de nous l’un des plus importants investisseurs institutionnels du pays. Nous ne sommes pas seulement un investisseur en actifs réels. Nous ne sommes pas seulement un investisseur sur le marché public. Nous ne sommes pas seulement un investisseur en actions de sociétés fermées. Nous ne sommes pas seulement un investisseur en titres de créance. Nous sommes tout cela à la fois, indépendamment des secteurs. De plus, nous investissons à long terme en Inde depuis 2009 et nous avons établi une présence à Mumbai en 2015. Grâce aux spécialistes des produits sur le terrain dans toutes les catégories d’actif, nous avons été en mesure d’établir de solides relations, de dresser une liste restreinte d’occasions, d’effectuer des contrôles diligents et de produire de bons rendements corrigés du risque. Enfin, grâce à son expérience de l’investissement à l’échelle mondiale, Investissements RPC possède une vaste connaissance sectorielle que nous pouvons mettre à profit. Par exemple, dans le secteur numérique, nous avons investi dans certaines des plus grandes licornes des marchés développés et émergents dans des sous-secteurs comme les super applications, le commerce électronique vertical, les technologies financières, les technologies de la santé, les technologies automobiles, les logiciels-services et les technologies logistiques.   Q : Le Fonds monétaire international estime que l’économie indienne enregistrera une croissance de 6,1 % cette année et de 6,8 % en 2024, soit une croissance nettement supérieure à celle de tous les autres pays suivis par cet organisme. Selon vous, quels sont les principaux facteurs? Et quel est le risque de baisse le plus important? R : Il existe trois principaux moteurs de croissance pour l’économie indienne. La consommation a été latente depuis un certain temps, et elle commence vraiment à augmenter en raison de la résilience des Indiens de la classe moyenne, dont bon nombre tentent maintenant d’accéder à la classe moyenne supérieure. Autrement dit, l’Inde compte actuellement environ 75 millions de ménages dont le revenu annuel dépasse 10 000 $ US. D’ici 2031, plus de 190 millions de ménages devraient atteindre dans cette tranche de revenu. Il s’ensuivrait une croissance exponentielle du revenu disponible pour les Indiens de la classe moyenne, qui créerait une demande pour divers biens et services. Voilà ce à quoi nous nous attendons. La délocalisation à l’étranger est un autre important moteur de croissance. L’Inde est déjà le « bureau du monde »; Morgan Stanley a estimé que les exportations de services grimperont à 680 milliards de dollars américains d’ici 2031. Elles se chiffraient à 240 milliards de dollars américains en 2021. L’autre moteur de croissance est le secteur manufacturier. Comme je l’ai déjà mentionné, l’Inde a la possibilité de devenir un pôle manufacturier fiable dans les secteurs où elle jouit d’un important marché intérieur. En ce qui a trait au risque de baisse, l’Inde est très sensible aux prix du pétrole, car elle importe 84 % de ses besoins globaux en pétrole brut6. Une hausse de 10 % du prix du pétrole pourrait faire grimper l’inflation des prix de gros de 100 points de base.   Q : Compte tenu de cette dépendance aux importations de pétrole, comment l’Inde gère-t-elle la situation du point de vue des énergies renouvelables? R : L’Inde se classe actuellement au quatrième rang mondial pour ce qui est de la capacité installée en énergies renouvelables, avec environ 160 GW. Elle poursuit l’objectif ambitieux d’augmenter cette capacité à 500 GW d’ici 2030. Tirant parti du cadre politique du gouvernement central, les États progressistes tentent de la rendre attrayante pour les développeurs d’énergies renouvelables afin d’établir des projets à grande échelle d’énergie solaire et éolienne. La réglementation a évolué de manière à protéger les intérêts des investisseurs et à assurer l’inviolabilité des contrats. Par le passé, quelques États ont tenté de renégocier des contrats d’achat d’électricité signés par suite de la chute des prix des matières premières. Le gouvernement central est alors intervenu pour veiller à ce que ces contrats soient honorés. L’inconvénient de ce contexte réglementaire qui mûrit est que la concurrence s’intensifie et que les marges des développeurs diminuent. Ainsi, les grands développeurs tentent de se démarquer en intégrant leurs chaînes d’approvisionnement, en réduisant les coûts à grande échelle, en profitant d’un faible coût du capital soutenu par des investisseurs de renom et en créant une capacité à réaliser de grands projets complexes. Nous investissons dans ReNew Power, l’un des plus importants développeurs indiens. 1 Source : Ministère du Commerce et de l’Industrie, gouvernement de l’Inde 2 Source : Ministère du Commerce et de l’Industrie, gouvernement de l’Inde 3 Source : Ministère du Commerce et de l’Industrie, gouvernement de l’Inde 4 Source : Ministère de l’Électronique et des Technologies de l’information, gouvernement de l’Inde 5 Source : Ministère de l’Électronique et des Technologies de l’information, gouvernement de l’Inde 6 Source : Ministère du Pétrole et du Gaz naturel, gouvernement de l’Inde Notre expertise Ed Cass sur l’état des marchés et l’évolution d’Investissements RPC Dans le cadre de cette entrevue à la caméra, notre chef des placements nous fait part de ses réflexions sur le contexte de placement et Video • mars 3, 2023 Changements climatiques Pourquoi notre chef du développement durable croit-il qu’il y a de bonnes Richard Manley fait le point sur l’adoption de notre cadre d’évaluation de la capacité de réduction. 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