Bill Rogers est chef du groupe Énergie durable d’Investissements RPC
La transition énergétique est l’un des défis déterminants de notre époque, un défi qu’aucun gouvernement, aucun investisseur ou aucune société ne peut affronter seul. Pour répondre à la flambée de la demande mondiale d’énergie tout en réduisant les émissions, il faut s’appuyer sur l’expertise et la créativité des acteurs de tout le spectre du secteur de l’énergie qui travaillent comme un seul secteur unifié.
C’est le double défi auquel nous faisons face : réussir la transition énergétique mondiale, tout en assurant un approvisionnement énergétique fiable et abordable.
Selon les perspectives énergétiques mondiales de McKinsey de 2024, la demande énergétique mondiale devrait passer de 11 % à 18 % d’ici 2050, une grande partie de cette demande étant attribuable à l’urbanisation et à la croissance de la classe moyenne dans les économies en développement, ainsi qu’à l’augmentation de l’électrification et de la croissance des centres de données dans les économies développées. La situation est d’autant plus compliquée que l’on s’attend à ce qu’un plus grand nombre d’actifs liés au charbon ferment – parfois plus tôt que prévu, en créant un écart encore plus important à combler.
Une entreprise de cette envergure nécessite une multiplicité de technologies, de projets et de participants.
C’est la raison pour laquelle nous avons créé notre groupe Énergie durable il y a trois ans, en réunissant des partis auparavant disparates de notre portefeuille afin d’investir dans les énergies renouvelables et de soutenir la transition des actifs énergétiques conventionnels. Le groupe est un portefeuille de sociétés de 30 milliards de dollars, activement investi et diversifié à l’échelle mondiale; ces sociétés développent et exploitent des projets d’énergie renouvelable, dont des projets éoliens, terrestre et en mer, solaires, géothermiques et hydroélectriques, ainsi que de stockage d’énergie et plusieurs technologies émergentes et perturbatrices. Il comprend également des projets d’énergie classique, de pétrole et de gaz en amont, de gaz naturel liquéfié et de captage et stockage du carbone.
En octobre, notre deuxième Sommet des leaders du groupe Énergie durable en Alberta a rassemblé des investisseurs et des experts en énergie de partout dans le monde. Lors de l’événement, les dirigeants ont interagi, appris les uns des autres et discuté des défis et des occasions auxquels font face les sociétés dans l’ensemble du spectre de l’énergie.
Les acteurs des énergies renouvelables et conventionnelles partageaient une préoccupation : les répercussions découlant de l’incertitude réglementaire et le coût croissant des projets de transition énergétique, du captage du carbone au transport d’électricité. Les participants ont également noté les effets d’un contexte géopolitique incertain sur les chaînes d’approvisionnement et de l’adoption de certaines technologies renouvelables, comme les véhicules électriques. Pourtant, nombreux sont ceux qui ont exprimé leur optimisme, puisque la demande croissante d’électricité – y compris de la part des centres de données et de la mobilité électrique – pourrait accroître le soutien en faveur de la réduction des obstacles réglementaires et des autres types de barrières qui entravent les projets de transition énergétique à grande échelle.
Comment Investissements RPC aborde-t-il la transition énergétique mondiale? Notre stratégie de placement nous a placés à l’avant-garde du défi. Nous croyons qu’il est essentiel de soutenir la transition énergétique mondiale pour maximiser les rendements durables à long terme sans engager de risques indus dans l’ensemble de nos placements. Nous investissons donc dans des capacités d’énergie renouvelable à l’échelle mondiale et dans des sociétés qui font progresser les technologies visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Notre stratégie de placement consiste à travailler en partenariat avec des acteurs du secteur de l’énergie conventionnelle dans le cadre de leur transition vers des modèles d’affaires à faibles émissions de carbone. Et la stratégie soutient les entreprises qui profitent de la décentralisation, de la décarbonisation et de la numérisation du système électrique.
Les demandes de désinvestissement hors des sociétés de combustibles fossiles ont augmenté ces dernières années. Selon ses partisans, cette approche forcerait une transition plus rapide vers une économie à faibles émissions de carbone. Nous pensons que soutenir la décarbonisation complète de l’économie réelle requiert une approche différente : une approche qui aide les participants des marchés financiers à financer leurs réductions d’émissions et à investir dans des solutions plus efficaces. Par ailleurs, nous croyons que le désinvestissement généralisé hors des secteurs pétrolier et gazier nuit à l’ingéniosité humaine et pourrait avoir une incidence sur l’accès à une énergie fiable et abordable dans certains marchés. De plus, le fait d’éliminer des émetteurs importants plutôt que de travailler avec eux laisse la réduction de leur empreinte carbone à d’autres, dont certains pourraient ne pas partager le même état d’esprit en ce qui a trait à la transition de l’ensemble de l’économie.
Le défi auquel nous faisons face à l’échelle mondiale et en tant qu’investisseurs est important, mais l’engagement manifesté au sommet nous donne des raisons d’être optimistes. Cela renforce également la nécessité d’une approche collaborative.
Ce n’est qu’en établissant des partenariats et en collaborant que nous pourrons être à la hauteur.
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